Mon Portrait Vous me demandez mon portrait, Mais peint d’après nature; Mon cher, il sera bientôt fait, Quoique en miniature. Je suis un jeune polisson Encore dans les classes, Point sot, je le dis sans façon, Et sans fades grimaces. Onc il ne fut de babillard Ni docteur en Sorbonne-- Plus ennuyeux et plus braillard Que moi-même, en personne Ma taille à celles des plus longs Ne peut être égalée; J’ai le teint frais, les cheveux blonds, Et la tête bouclée. J’aime le monde et son fracas Je haïs la solitude; J’abhorre et noises, et débats, Et tant, soit peu, l’étude. Spectaсles, bals me plaisent fort, Et d’après ma pensée, Je dirais ce que j’aime encore… Si n’étais au Lycée. Après cela, mon cher ami, L’on peut me reconnaître. Oui! tel que le bon Dieu me fit, Je veux toujours paraître. Vrai démon pour l’espièglerie, Vrai singe par sa mine, Beaucoup—et trop—d’étourderie! Ma foi! Voilà Pouchkine!
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